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019-MH

Mémorial.

 

Mémoire, ce mot constitue donc le point de départ et le fil conducteur de notre réflexion. Car lorsqu'on lit entre les lignes c'est bien ce souvenir des disparus, des absents et finalement de l'héritage qu'ils nous ont transmis qui constitue la question de la construction du nouveau mémorial de la Commune d'Héron .

 

Notre proposition s'implante dans la zone proposée par le pouvoir adjudicateur. C'est également une zone qu'il nous semblait opportune d'exploiter car elle bénéficie d'un recul et de perspectives adéquates. Les vues de la zone sont dégagées et l'aménagement de la Place esquissé par le bureau d'études offre une subtile organisation paysagère. Le contexte alentours (Administration communale, école, habitations, végétation...) forme également un décor agréable pour une mise en valeur mutuelle.

Ainsi, lorsqu'on emprunte la Rue d'Envoz, deux principales perceptions se répondent. En provenance de l'Administration communale, l'arrière plan reste à la fois très arboré et les piétonniers axent parfaitement la mise en valeur du monument. Au départ opposé, la découverte du mémorial, plus indirecte, permet une lecture contemporaine et souligne ainsi la modernité dans l'entrée de commune qui a été mise en place (en écho à l'école et l'aménagement de la Place). Toutefois, la zone initialement prévue pour les commémorations pourrait être légèrement agrandie et offrir un recul plus aéré (point à débattre avec le pouvoir adjudicateur et les auteurs de projet).

 

Détaillons maintenant la portée symbolique que nous souhaitons mettre en place.

 

Tout d'abord, notre souhait est d'apporter au mémorial une dimension plus humaine de part son échelle tout en respectant une proportion monumentale. C'est pourquoi nous conservons une verticalité qui a, depuis tout temps, la portée de pouvoir élever la condition humaine vers un idéal, un but imaginaire qui, ici, tend vers la Liberté. Ce volume s'insère donc dans la perspective en se lovant entre les arbres existants et futurs en créant un lien entre le végétal et l'accroche au sol, en faisant finalement appel à la notion de territoire que les soldats ont défendus au prix de leur vie.

 

Ensuite, nous avons sélectionnés trois types de matériaux pour la mise en œuvre du mémorial.

 

Le premier est une référence directe à l'entrée de la guerre dans la modernité et dans l'industrialisation. L'acier joua ainsi un rôle important dans l'histoire de la Grande Guerre par son utilisation dans la construction de camions, canons et autres voies de chemin de fer. C'est donc un rappel historique que d'utiliser ce matériaux. De plus,  l'esthétique de l'acier offre une texture très actuelle et permet la patine par le temps qui passe, s'écoule et permet ainsi de se souvenir...

Transition idéale pour introduire le deuxième matériau qui réalise la difficile tâche de représenter l'absence et le vide laissé dans ces familles d'un autre siècle. Pour parvenir à combler ce vide, nous avons choisi d'utiliser un vitrage de type miroir sur lequel serait inscrit les noms des disparus. La mise en scène de cette absence se reflète ainsi dans le monument et renvoie leur propre image aux présents. Les présents passent alors du statut de témoins à celui d'acteurs directs dans l'échange d'un souvenir à la fois éphémère (de part l'angle de vue offert au passant) et vivant (de part le reflet continu de la vie et d'un territoire libre).

En guise de troisième matériau, nous proposerions de déplacer l'éclairage prévu dans l'étude et choisir un éclairage particulier pour l'œuvre. Ainsi, alors que le jour offre ce reflet aux citoyens, la nuit, elle, s'efface derrière ce miroir et un subtil éclairage intérieur renvoie à nouveau le noms des disparus par effet de contrejour. De part son vitrage de type miroir, la luminosité serait tamisée et discrète symbolisant cette flamme qui continue de briller près de nous et surtout parmi nous.

 

Finalement, nous pourrions dire qu'en choisissant de lancer ce concours à projets, il s'agissait de raviver une flamme que les années ont affaiblie. Notre œuvre se propose de créer un objet indépendant qui retisse une nouvelle connexion entre les absents et les présents, entre le passé et l'actuel, entre la nuit et le jour, entre la guerre et la Liberté.

 

 

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